À Mérignac, une expérimentation de priorité vélo sur giratoire porte ses fruits. Réalisée en partenariat avec le Cerema, elle visait à évaluer un nouveau partage de la voirie et à sécuriser les modes actifs sur un giratoire particulièrement inhospitalier pour les cyclistes. Pendant plusieurs mois, observations caméra, comptages et enquêtes usagers ont permis de mesurer l’efficacité du dispositif.
Une nouvelle hiérarchie des mobilités testée grandeur nature
Le projet s’inscrit dans le Plan Vélo métropolitain. Sur ce giratoire stratégique, Bordeaux Métropole a mis en place une priorité cycliste permettant aux vélos de poursuivre leur trajectoire sans s’arrêter en entrée comme en sortie du rond-point. Le dispositif repose essentiellement sur la signalisation : panneaux en amont, cédez-le-passage pour les automobilistes, marquages au sol. L’intervention, à coût très modéré, n’a pas modifié la géométrie du giratoire pour préserver un test fidèle aux conditions réelles.
Des résultats positifs pour les cyclistes… sans dégrader la circulation
Le Cerema souligne plusieurs enseignements : les automobilistes accordent davantage la priorité aux cyclistes, le sentiment de sécurité des usagers à vélo progresse nettement et aucune dégradation du trafic motorisé n’a été constatée. Fluidité, vitesse, dynamique générale : la circulation reste stable.
Les usagers interrogés confirment cette tendance. La signalisation est globalement bien repérée - même si elle pourrait être renforcée- et trois quarts des répondants souhaitent que l’aménagement soit reproduit ailleurs.
Une première girondine appelée à se déployer sur le Réseau Vélo Express
Forte de ces résultats, Bordeaux Métropole pérennise la priorité vélo sur ce giratoire et prévoit d’améliorer la lisibilité de la signalisation. Le dispositif pourrait être déployé sur d’autres ronds-points du futur Réseau Vélo Express, sous réserve que leur géométrie s’y prête.
L’expérimentation mendésienne devient un cas d’école pour la métropole, qui poursuit sa mutation cyclable à travers un ensemble d’actions : lignes de bus express, interconnexions tramway, montée en puissance du RER métropolitain et essor constant de la pratique du vélo (jusqu’à 4 000 passages quotidiens sur certains axes). Une étape symbolique qui confirme que la priorité donnée aux mobilités douces peut transformer les usages… même sur les infrastructures les plus complexes.