Une mise en scène millimétrée dès l’arrivée
Dès l’entrée, le ton est donné. Le silence, les croquis suspendus et les haïkus aériens posent les bases d’un univers sensoriel bien à part. Le couloir, sombre et souple sous les pieds, mène à une salle lumineuse à l’esthétique minimaliste. Face à nous : une cuisine ouverte, sans agitation, où la brigade travaille dans une atmosphère presque méditative.
Un menu qui se lit comme un poème
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Chez Arborescence, chaque plat porte un nom mystérieux : “Épiphore de racines”, “Carapace de homard”, “Oryzae”… Le menu dégusté ce jour-là (nommé Pensée) commence par une feuille d’oseille givrée et s’achève par une autre variation autour de l’oseille, comme une boucle poétique. Entre-temps, on traverse forêts herbacées, fonds marins, et scènes presque oniriques dessinées à l’encre comestible dans l’assiette.
Coup de cœur pour le homard, la cascade dorée et le dessert ‘Petit Arbre’
Impossible de choisir un favori, mais s’il fallait retenir trois plats parmi les œuvres proposées : la Cascade dorée, à la fois végétale, florale et ultra sensorielle ; la Carapace de homard, twistée à l’orange sanguine et à l’estragon ; et le Petit Arbre, un dessert structuré en sculpture végétale comestible, qui finit de nous emporter dans ce voyage presque irréel. Mention spéciale au dessert “Oryzae”, tout autour du riz sous toutes ses formes : croustillant, mousseux, glacé, vinaigré… une douceur acidulée parfaitement équilibrée.
Un duo de chefs en parfaite harmonie
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Derrière cette adresse d’exception, un duo : Félix et Nidta Robert, en cuisine et en salle, en imagination et en précision. Félix cisèle une cuisine libre et profonde, nourrie de son parcours chez Gauthier ou aux côtés des Troisgros. Nidta, elle, signe une carte des vins pointue, guidée par ses racines thaïlandaises et une sensibilité rare à la nature. Leur complicité se ressent dans les moindres détails, jusque dans le livret de fin de repas, illustré par la cheffe elle-même.
Une cuisine qui raconte quelque chose
Chez Arborescence, tout est fait maison, en conscience, en circuit court et avec une vraie exigence. Les poissons sont issus de la pêche à la ligne, les légumes viennent de fermes locales, les épices sont choisies avec soin. Rien n’est laissé au hasard, mais rien n’est ostentatoire non plus. C’est fluide, évident, presque apaisant.
On ressort avec le sentiment rare d’avoir vécu quelque chose d’unique — un équilibre subtil entre cuisine d’auteur, expérience sensorielle et accueil d’une extrême douceur.