Amazon, toujours en quête de vitesse et d’image propre, monte à bord du TGV. Depuis Lyon-Perrache jusqu’à Paris-Gare de Lyon, ce sont désormais deux allers-retours quotidiens qui embarquent environ 1 000 colis chacun dans des compartiments techniques jusque-là laissés à l’abandon. Résultat : une promesse de livraisons plus rapides (2h18 contre 8h par la route) tout en polluant dix fois moins qu’un transport routier classique. Le combo parfait pour le géant américain, qui veut prouver qu’écologie et efficacité peuvent faire bon ménage. Sur le papier, ça roule.
Mais pas de quoi renverser l’écosystème Amazon : avec quelque 500 000 colis attendus en 2025 sur cette ligne, on reste sur un symbole plus que sur une révolution. Une stratégie assumée par le groupe, qui voit ce projet comme une vitrine de sa transition verte, même si elle reste marginale dans l’ensemble de son activité. Car oui, Amazon, c’est des millions de colis livrés chaque jour, dont une écrasante majorité continue de voyager sur le bitume.
Une ligne qui doublera sa capacité en 2026 et ira jusqu'à Marseille
Derrière cette manœuvre, il y a aussi un petit coup de génie marketing. En pleine ère de greenwashing à tous les étages, Amazon joue la carte du rail propre et durable. Et prépare l’avenir : dès 2026, la ligne TGV devrait doubler sa capacité, avec une possible extension vers Marseille. Des lockers Amazon et un mini-hub ont déjà poussé en gare de Lyon, préfigurant un futur où le dernier kilomètre se joue directement sur le quai. Moins de camionnettes, plus de trains, et des colis livrés à la vitesse d’un RER bondé à l’heure de pointe.
Une goutte dans l’océan logistique, peut-être. Mais une goutte bien mise en scène.