À Mions, dans la périphérie lyonnaise à 25 minutes de Lyon, la lune n’éclaire plus les pas des ados après 22h. Depuis le jeudi 29 mai, Mickaël Paccaud, maire fraîchement élu et bien décidé à serrer la vis, a dégainé un arrêté municipal qui fait déjà grincer des dents : les mineurs non accompagnés de moins de 17 ans sont désormais persona non grata dans l’espace public entre 22h et 6h. Motif ? "Préserver la tranquillité publique et la sécurité de tous", comme le martèle l’édile dans un communiqué aussi sec qu’une convocation chez le proviseur.
Une décision qui fait suite à une série d’incivilités
Le point de rupture semble avoir été atteint après une série d’incivilités imputées à ce que le maire qualifie de "poignée" de jeunes fauteurs de trouble. Dernier épisode en date : la piste d’athlétisme flambant neuve de la ville, encore en chantier, vandalisée en soirée. Un coup dur pour la commune, surtout quand la facture flirte avec les 50 000 euros. De quoi faire sauter les plombs à n’importe quel budget municipal.
Ancien adjoint à la Sécurité, Paccaud n’a visiblement pas perdu ses réflexes. Pour lui, pas question de tergiverser : le couvre-feu est "clair, proportionné et assumé". Pas de demi-mesure, donc, dans une commune de 14 000 habitants qui voit d’un mauvais œil ses équipements partir en fumée avant même leur inauguration.
La mesure ne manque pas de faire débat, entre ceux qui applaudissent une reprise en main ferme et ceux qui dénoncent une généralisation punitive à l’encontre des jeunes. Une chose est sûre : à Mions, la nuit appartient désormais aux adultes… et aux lampadaires.