Et soudain, tout s’effondre. En pleine soirée de débats à l’Assemblée nationale, les députés ont voté la suppression pure et simple des ZFE. Oui, ces fameuses zones à faibles émissions qui faisaient la loi à Lyon, interdisant l’accès aux véhicules trop anciens et trop polluants. Résultat : en une poignée de voix – 98 pour, 51 contre – c’est toute une politique environnementale qui vacille. Et Lyon, fer de lance de la lutte contre la pollution automobile avec Paris, voit rouge.
Introduites depuis plusieurs années, les ZFE visaient à interdire progressivement les voitures les plus polluantes, essence de plus de 20 ans ou diesels de plus de 15 ans. À Lyon, leur mise en place était déjà bien avancée, avec des contrôles en place, des dérogations étudiées au cas par cas et une application 24h/24. Mais ce vote surprise, porté par Les Républicains et le Rassemblement national, avec l’appui de La France insoumise et de quelques macronistes, pourrait balayer tout cela d’un revers de main.
Une mesure pas encore définitivement adoptée mais probable
Si la mesure est encore loin d’être gravée dans le marbre – le Conseil constitutionnel pourrait la retoquer – elle provoque déjà une onde de choc. Le gouvernement, qui proposait un compromis ciblant uniquement les zones les plus polluées, s’est vu sèchement recalé. Et les écologistes, furieux, dénoncent une décision à contre-courant de l’urgence climatique, alors même que la pollution de l’air fait chaque année près de 40.000 victimes en France.
En toile de fond, un débat explosif sur l’équilibre entre écologie et justice sociale. Car si les ZFE ont été critiquées pour leur impact sur les ménages modestes, leur suppression brutale laisse planer une autre menace : celle d’un recul massif en matière de santé publique. À Lyon, la question est désormais simple : que va-t-il rester de la ZFE, et surtout, que va-t-on mettre à la place !