C’est une petite révolution — ou un grand bazar, selon de quel côté de la ZTL on se place. Dès ce samedi, la Presqu'île de Lyon va voir rouge pour les voitures : interdiction formelle de circuler en transit dans ce cœur vibrant de la ville, à moins d’avoir un passe-droit en béton. Taxis, artisans, riverains et véhicules de secours garderont leur accès, mais pour les autres, il faudra longer les quais du Rhône et de la Saône ou abandonner le volant pour de bon. Derrière cette mesure assumée par le maire EELV Grégory Doucet, l’ambition est claire : donner un coup de boost à l’économie de proximité, réduire la pollution et surtout, remettre les piétons au centre du jeu.
"Avancée écologique" vs "ZTL folle"
Mais comme à chaque transformation urbaine d’ampleur, les réactions fusent. Côté partisans, on célèbre une avancée écologique, un centre-ville plus respirable et des trottoirs sans klaxons. Côté opposants, c’est l’ébullition. Le Collectif des défenseurs de Lyon et du Grand Lyon dénonce une ZTL "folle" qui menace l’attractivité de la ville, évoquant déjà des baisses de chiffres d’affaires alarmantes chez les commerçants. Même Jean-Michel Aulas, l’ex-boss de l’OL (et futur candidat annoncé à la mairie de Lyon), s’en mêle sur X (anciennement Twitter) en appelant à une “piétonnisation plus intelligente”.
Entre bornes escamotables, reconnaissance automatique de plaques et débats électriques, cette ZTL lyonnaise s’inscrit dans une tendance européenne de fond, déjà adoptée à Paris, Nantes ou Grenoble. Reste à savoir si la sauce prendra à Lyon ou si l’opposition grandissante obligera la mairie à revoir sa copie. Une chose est sûre : à partir de samedi, mieux vaut troquer le klaxon pour une bonne paire de baskets.
Source : France Bleu