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Coup de tonnerre : ces deux monuments de Nice deviennent des propriétés de la Russie

undefined undefined 29 avril 2025 undefined 19h00

Antoine Lebrun

C’est une affaire digne d’un polar international : après des années de batailles juridiques, la cour d’appel d’Aix-en-Provence a décidé que l’État russe redevient propriétaire, non seulement de la cathédrale orthodoxe récupérée en 2013, mais également de l’église Saint-Nicolas-et-Sainte Alexandra et du cimetière Caucade, situés à Nice, cœur historique de la diaspora russe en Europe. Une décision qui fait trembler l’Association cultuelle orthodoxe russe (Acor), qui, depuis plus de trois décennies, assurait le culte et l'entretien de ces lieux sans jamais détenir le titre de propriété.

Dans une logique implacable, le tribunal a fait valoir que l’État russe, ayant acquis ces édifices originellement destinés à l’Église orthodoxe avant la Révolution de 1917, en demeure le propriétaire légitime. Les arguments de Moscou, soutenant qu’il n’existe pas de séparation entre l’État et l’Église dans cette acquisition historique, ont fait mouche. En d’autres termes, malgré la gestion continue et les efforts d’entretien de l’Acor, la loi française considère ces lieux comme des biens publics russes, imprescriptibles, peu importe le temps écoulé.

Une décision dévastatrixe pour la communauté orthodoxe indépendante de Moscou à Nice

Pour Alexis Obolensky, président de l’Acor, c’est une claque monumentale. La décision, qualifiée de « dévastatrice » et qui jette « des centaines de fidèles à la rue », soulève d’importantes questions sur le sort futur de la communauté orthodoxe indépendante de Moscou à Nice. Au-delà du conflit juridique, cette affaire incarne une lutte symbolique sur l’héritage patrimonial russe à l’étranger, marquant un point de non-retour dans la reconquête de l’État russe de ses anciens biens culturels et religieux. Une victoire judiciaire qui, en redessinant la carte du patrimoine religieux à Nice, risquera de diviser les sensibilités orthodoxes et de laisser des traces indélébiles dans l’histoire contemporaine.


Source : Le Courrier des Stratèges