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À Bagnolet, l’emblématique théâtre de l’Échangeur menacé de fermeture

undefined undefined 24 juin 2025 undefined 09h30

undefined undefined 24 juin 2025 undefined 10h54

Flora Gendrault

Après la Gaîté Lyrique, bringuebalante mais sur pied, et le Pavillon des Canaux, au bord du naufrage, c’est au tour d’une autre institution culturelle parisienne de tirer la sonnette d’alarme. Le théâtre de l’Échangeur, joyeuse structure associative aux tons jaunes de la Porte de Bagnolet (Seine-Saint-Denis), est menacé de fermeture. Après 30 ans de bons et loyaux services, celui-ci accuse une baisse de 40% de ses subventions, une décision de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) Île-de-France jugée « incompréhensible » par la compagnie exploitante, Public chéri. 


60 000€ annuels en moins

Lors d’une conférence de presse organisée la semaine dernière en présence des élus locaux, des équipes artistiques et des habitant·es de Bagnolet, la direction est revenue sur la crise financière sans précédent qui touche le théâtre de l’Échangeur. Depuis 1996, année de sa création, celui-ci vit majoritairement de subventions publiques. Oui, mais voilà : en 2024, la Drac lui retire 20 000€. Le département renchérit avec une coupe de 15 000€ en 2025. En mai dernier, c’est le coup de grâce : 60 000€ disparaîtront du budget du théâtre, soit 15% de son budget annuel. Un déficit fatal : « Nous ne pourrons pas aller au-delà de juin 2026 », déplorent les six salariés de l’établissement à nos confrères de Libération, présents lors du rassemblement. 


Justifications malhonnêtes  

La direction régionale justifierait ces coupes par une « baisse de la fréquentation » et un « déséquilibre financier ». Deux arguments balayés d’un revers de la main par Public chéri, qui précise que les comptes étaient à l’équilibre en décembre 2024 et qu’au contraire, le public n’a jamais été aussi nombreux. Chaleureusement estimé comme un lieu « hyper présent dans la vie des Bagnolais et des Bagnolaises » par les artistes venu·es le soutenir en nombre, ce « refuge de la création artistique » a accueilli jusqu’à 40 compagnies de théâtre et de danse cette saison. 

Mais alors, existe-t-il une solution pour sauver l’Échangeur ? Alexis Corbière, député de Seine-Saint-Denis, a profité de la conférence de presse pour contacter Rachida Dati. La ministre de la Culture, qui reconnaît « le travail d’accompagnement que mène l’Echangeur depuis trente ans », devrait rencontrer l’élu prochainement, toujours selon Libération. Toutefois, c’est davantage sur la mobilisation citoyenne que compte l’Échangeur pour passer l'année. La diffusion massive de son communiqué en est la première étape ; une action lors du festival d’Avignon (du 5 au 26 juillet 2025) en sera sûrement la seconde.

En attendant, un nouveau rassemblement ouvert à toutes et tous est planifié pour lutter contre « les politiques publiques de l'art et de la culture », toujours sur le site du théâtre, le mercredi 25 juin à 19h.