« Aujourd’hui, c’est la douche froide » pour les 80 salariés de la Gaîté Lyrique. Alors que la Ville vient de rendre les clefs de l’institution à ses équipes après cinq mois de fermeture, dont 100 jours d’occupation par de jeunes migrants isolés, elle a également annoncé qu’elle ne participerait pas à son redressement économique. Une décision dénoncée ce jeudi 15 mai dans un communiqué, alors que « la perte d’exploitation liée à cette fermeture [...] est de près de 3 millions d’euros », écrit la direction.
Voir cette publication sur Instagram
« Un volte-face incompréhensible »
Une douche froide, puisque la survie de la Gaîté Lyrique dépend du « soutien exceptionnel » demandé à la Ville, puis refusé par cette dernière. Si ses membre s’activent déjà pour « compenser et absorber une part significative des pertes » avec des recettes propres, précise le communiqué, la mobilisation financière de la municipalité, dont le site est la propriété et qui en finance habituellement 30%, était largement espérée.
Le « volte-face » est d’autant plus « incompréhensible » que lors des deux derniers Conseils municipaux, en février et avril, « l’exécutif de la mairie de Paris a pris soin de formuler et de faire adopter par les élus des vœux indiquant clairement la détermination de la Ville de Paris à soutenir la Gaîté Lyrique, son équipe et sa gouvernance », peut-on lire. De plus, le 18 mars dernier, jour de l’évacuation du site - durant laquelle les forces de l'ordre se sont montrées particulièrement violentes -, « la maire de Paris rappelait sur France Inter le caractère « exceptionnel » de la Gaîté Lyrique et de son projet », rappelle la direction. Que des mots peuvent mal vieillir.
[Dégradations subies par la Gaîté Lyrique] 🏘️🔴@SBoelle 🗣️ « Des dégâts matériels considérables ont été constatés. Des équipements détruits, des murs souillés, des installations techniques détériorées. Des mois de programmation culturelle ont été annulés. La Gaîté Lyrique a dû… pic.twitter.com/RjVtWgnNmL
— Les Républicains, Les Centristes - Demain Paris ! (@GrpeDemainParis) April 9, 2025
La Ville mise en demeure par la Gaîté Lyrique
Mais la Gaîté Lyrique, certes en « grand danger », ne mettra pas la clef sous la porte sans avoir jouer toutes ses cartes. Son plus bel atout : mettre en demeure la mairie, « pour continuer les discussions sur l’indemnisation ». La Ville, contactée par Le Parisien, indique avoir versé ses subventions habituelles « dans des délais extrêmement courts » à la Gaîté Lyrique, mais sans avoir débloqué de fonds supplémentaire. Elle assure « maintenir le dialogue avec la présidence et la direction de l’établissement ».
Plusieurs initiatives devraient être portées par la Gaîté Lyrique et ses partenaires associés (Arty Farty, Arte, makesense, SINGA et Actes Sud) pour garder la tête hors de l'eau. Juliette Donadieu, la directrice de la Gaîté Lyrique, indique aussi au quotidien francilien se tourner vers le ministère de la Culture pour espérer sauvegarder les emplois et, avec eux, la mission politique, sociale et culturelle assurée par le lieu.
Voir cette publication sur Instagram