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À Paris, la guerre est déclarée contre les terrasses estivales

undefined undefined 18 juin 2025 undefined 09h30

Clémence Varène

Depuis le 1er avril dernier, nos terrasses éphémères chéries ont de nouveau pris leurs quartiers sur nos trottoirs, places de stationnement, placettes et autres rues piétonnisées… Si, d’ordinaire, ces dernières font l’objet d’une obligation de fermeture à 22h, leur ouverture entre le 21 juin et le 14 septembre pourra cette année encore être prolongée d’une heure. Une nouvelle loin de faire le bonheur de certains riverains, qui ont décidé de prendre des mesures face à un quotidien bouleversé.


Les riverains jouent les trouble-fête

Il y a une quinzaine de jours à peine, la mairie de Paris, portée par Nicolas Bonnet-Oulaldj, adjoint à la mairie de Paris en charge du commerce, annonçait une excellente nouvelle pour tous les adeptes des apéros estivaux : l’ouverture des terrasses éphémères prolongée jusqu’à 23h. Une décision faisant suite au témoignage de nombreux restaurateurs déplorant d'importantes difficultés financières en cette première moitié d’année.

Et si l’élu précisait que cette mesure avait été prise après de nombreuses concertations avec les principaux concernés, certains se sont sentis terriblement lésés et abandonnés : les riverains. À tel point que plus de 40 associations différentes ont décidé de se réunir, afin de faire part de leur mécontentement. Dans un texte commun publié ce lundi 16 juin, elles dénoncent les « mensonges » de la ville, démontrant non seulement que le secteur de la restauration ne va pas si mal, mais qu’en plus, selon certains sondages, les Parisiens ne sont pas forcément intéressés par ces horaires nocturnes.

Pour appuyer leur propos, ils citent notamment des chiffres issus d’une étude récente de l’Ifop, qui précise que seules 3 % des personnes qui sortent en terrasse le soir le font « après le dîner, en soirée ». On tient tout de même à rappeler à ces différentes associations que ce n’est pas parce que les gens ne s’installent pas après 21h qu’ils ne sont pas ravis de profiter d’une heure de plus pour autant.


Un débat qui risque de faire du bruit

Face à ces arguments, la Ville a essayé de se défendre tant bien que mal, en soulignant par exemple le fait que les terrasses font partie de l’ADN de la capitale, et qu’en plus, des terrasses estivales, il n’en existe pas tant que ça, puisque selon les chiffres, en moyenne, seule une demande sur 4 est approuvée. Quant à la question de l’implication, la mairie précise que des riverains ont été concertés au moment de l’étude du projet.

Quoi qu’il en soit, plus que la forme, beaucoup de Parisiens s’opposent également à ces espaces éphémères en raison des nuisances sonores et des débordements qu’ils peuvent malheureusement provoquer. En effet, cela fait plusieurs années que certains riverains se battent contre le bruit, son impact sur leur sommeil, et les effets sur leur santé. Face à cette situation, la Ville de Paris a assuré que « leur implication sera renforcée dans les comités locaux bruit ». Le combat vient de commencer pour les quelque 150 000 Parisiens concernés qui, on l’espère, se sont déjà équipés de Boules Quies de qualité.