C’est une décision qui a fait tousser bien plus fort que la pollution elle-même. Ce mercredi 28 mai, les députés ont voté la suppression des ZFE (zones à faibles émissions) dans l’Hexagone, balayant d’un revers de main des années de mise en œuvre, d’accompagnement et de changement d’habitudes. À Strasbourg, cette annonce a fait l’effet d’un véritable électrochoc. Trois ans après le lancement du dispositif, les élus écologistes montent au créneau, dénonçant un coup d’arrêt brutal et incompréhensible. Jeanne Barseghian, la maire EELV de la capitale alsacienne, parle carrément d’un "grave recul pour la santé des Français". Ambiance.
Et pourtant, les chiffres parlent. Depuis 2022, la ZFE de Strasbourg affichait des résultats encourageants : -7 000 véhicules immatriculés sur la métropole, des concentrations de dioxyde d’azote en baisse, un budget de plus de 10 millions d’euros injecté pour aider les foyers à changer de véhicule ou passer à d’autres solutions de mobilité. Des efforts qui commençaient tout juste à porter leurs fruits, même si, comme le rappelle l’agence d’urbanisme Adeus, il est encore un peu tôt pour crier victoire sur le plan sanitaire.
Un coup de massue pour la politique écologiste de Strasbourg
Alors pourquoi stopper une dynamique positive ? C’est bien ce que dénoncent les élus locaux et les acteurs de l’écologie comme Alsace Nature. Ils ne comprennent pas cette décision jugée "irresponsable" alors que la pollution aux particules fines continue de tuer plus de 4 000 personnes chaque année dans le Grand Est. D’autant que l’Eurométropole semblait justement sur la bonne trajectoire avec une baisse de 35 % du dioxyde d’azote en cinq ans.
Même si les bénéfices à long terme de la ZFE restent difficiles à isoler, le consensus semblait clair à Strasbourg : on tient quelque chose qui fonctionne. Mais avec ce vote à Paris, c’est tout l’édifice local qui vacille. Et maintenant ? Les élus appellent à ne pas relâcher les efforts et à maintenir le cap, ZFE ou pas ZFE. Parce que respirer un air sain, ça ne devrait pas être une option.
Source : BFM Alsace